Dossiers d'actualité santé social
Lutte contre les violences conjugales : maintenant il faut agir !

Un an après le Grenelle des violences conjugales, les associations qui repèrent et prennent en charge les victimes, s’inquiètent du manque persistant de moyens, alors que les femmes sont désormais plus nombreuses à demander de l’aide. Environ 219 000 subissent des violences de la part de leur conjoint ou ex-conjoint et certaines en meurent. Face à l’ampleur des drames, des partenariats institutionnels et associatifs ont permis l’émergence d’accompagnements pluridisciplinaires auprès des victimes. Mais la mise en application des lois et dispositifs patine, par manque de formation, de budget et de coordination institutionnelle.
Coronavirus : les professionnels de la santé et du social répondent présents

Alors que la crise épidémiologique liée au Covid-19 s’étend chaque jour, les professionnels de la santé, du secteur social et médico-social sont en première ligne. En effet, le virus touchant particulièrement les personnes les plus sensibles, ils sont de plus en plus sollicités. Et doivent adapter leur mode de fonctionnement à l’évolution des directives gouvernementales et des prescriptions des autorités sanitaires. Dans la « guerre que nous devons livrer », selon les mots du Président de la République, ils sont les fantassins chargés d’enrayer la propagation du virus et de soigner ceux qui en sont atteints. Une guerre qui met en lumière la performance de notre système de santé, l’intérêt des nouveaux outils comme la télémédecine, mais aussi les failles liées à un manque d’investissement.
Social : que fait la police ?

A priori police et social ne font pas bon ménage. La méfiance est d’ailleurs souvent de mise entre les forces responsables du maintien de l’ordre et les acteurs du travail social qui interviennent plutôt en matière de prévention ou d’accompagnement. Pourtant, une bonne coopération entre ces professionnels est essentielle. En témoignent le succès des intervenants sociaux en commissariat et en gendarmerie ou le dialogue noué au sein des conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance. Si ce travail commun permet de sortir des caricatures et d’accepter que le travail des uns et des autres est complémentaire, il reste malheureusement souvent basé sur des liens informels et donc fragiles.
Santé, un Ségur des territoires ?

Un an après l’adoption de la loi relative à l’organisation et à la transformation de notre système de santé, concrétisant Ma santé 2022, le Ségur de la santé convoqué au sortir de la crise sanitaire devait se pencher sur quatre axes : revalorisation, investissements, gouvernance et innovation. Après 50 jours de réunions, 118 400 réponses, et plus de 100 contributions écrites, un premier accord concernant les revalorisations salariales a été signé le 13 juillet. Des conclusions du Ségur, présentées le 21 juillet par Nicole Notat, en charge d’animer la concertation, Olivier Véran a retenu trente-trois propositions dont certaines qui font la part belle aux acteurs locaux. Mais certains craignent un énième plan qui se fracasse comme d’autres sur le mur des réalités budgétaires et la jungle réglementaire.
Analyse des besoins sociaux : le stratège social

L’analyse des besoins sociaux impose aux communes d’analyser les besoins de leur population et de proposer des actions pour y répondre. Si pendant un peu plus de vingt ans, l’obligation légale était annuelle, un décret de juin 2016 en a modifié les contours. Désormais, elle pèse uniquement sur la première année du mandat municipal avec une possibilité d’effectuer des analyses thématiques les autres années. Ce changement n’a pas entraîné une plus grande adhésion des élus à sa réalisation… Pourtant, sa dimension stratégique est réelle d’autant plus en cette période de crise sanitaire où il faut chercher de nouvelles réponses. À condition d’en faire un outil de politique publique et pas seulement un recueil de données.
Développement durable : la santé soigne plus vert

Responsable qualité, ingénieur, médecin, sage-femme, directeur d’établissement…, ils sont des centaines à s’investir dans la réduction de l’impact environnemental de leur établissement sanitaire ou médico-social. La plupart se lancent par engagement écologique suivis par leurs directions qui y voient une source d’économie. Mais c’est aussi la santé des patients, des résidents et celle des professionnels qui est en jeu. La mobilisation reste toutefois insuffisante et les formations encore trop peu nombreuses. L’expérience montre que les actions doivent s’inscrire dans un véritable projet d’établissement associant tous les acteurs de la santé.
Téléphonie sociale : le téléfon qui son, qui y répond ?

Tabac, Drogues, Alcool, Sida info service, Enfants en danger, Violences femmes info, Samu social, Solitud’écoute, Harcèlement scolaire, Fil santé jeunes… de nombreux services téléphoniques d’aide à distance se sont multipliés depuis une trentaine d’années. D’autres « numéros verts » sont ouverts par les pouvoirs publics au détour d’une crise ou parce qu’un problème de société émerge. Portés par des structures de statuts différents, ils ponctuent le paysage de l’aide sociale sans pourtant qu’aucune étude récente ne se penche sur leur rôle. Si les responsables mettent en avant les notions de relais, d’écoute et d’observation sociale, les acteurs restent très morcelés et le métier d’écoutant ne s’est pas encore professionnalisé.
Famille : le soutien à la parentalité cherche sa lisibilité

Dominique Bertinotti avait fait son « Tour des parents » en 2013, et réaffirmé l’importance d’une politique publique de soutien à la parentalité encore peu structurée. Adrien Taquet, secrétaire d’État à la protection de l’enfance, entame, lui, un tour de France des « 1 000 parents pour penser les 1 000 premiers jours ». Adossé à un comité d’experts présidé par Boris Cyrulnik, ses conclusions, connues en avril 2020, devraient permettre de dessiner les contours d’une politique publique plus claire et lisible. Le plus difficile sera sans doute de concilier deux approches entre ceux qui craignent une individualisation trop poussée du soutien parental et ceux qui s’appuient sur les avancées des neurosciences pour prôner une éducation positive et bienveillante.
Quelles solutions pour lutter contre le mal-logement ?

Chaque année, le rapport annuel de la Fondation Abbé-Pierre dresse un état sur le mal-logement et alerte sur l’état des hébergements en France. La crise du logement qui dure depuis plusieurs années met de plus en plus de Français en situation de précarité. Tant les associations que les organismes de contrôle ont fait des préconisations parfois reprises dans les plans gouvernementaux. Pour l’heure sans succès.

Non-recours aux prestations et droits sociaux

Le non-recours est le fait qu’une population potentiellement bénéficiaire de droits n’y accède en fait pas, volontairement ou pas, de manière temporaire ou permanente. Il concerne les prestations sociales mais porte aussi sur les droits sociaux, les prestations financières ou non financières dans tous les champs de l’action publique vers la population comme le droit au logement, aux soins, à l’éducation, à la culture, etc., , selon Philippe Warin, directeur de recherche au CNRS et cofondateur de l’Odenore. Deux ans après le lancement du plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, 40 à 70 % des bénéficiaires potentiels de prestations sociales n’en bénéficient toujours pas. Une triste spécificité française puisque le non-recours moyen oscille dans les pays de l’OCDE entre 20 et 40 %. Or, souligne Philippe Warin, « le non-recours ne concerne pas que les prestations sociales mais l’ensemble des droits sociaux ». Simplification des procédures, accompagnement des demandeurs, les solutions sont connues. Le coût aussi évalué à 10 milliards d’euros. Une priorité ?